Projet MARWAL
Projet MARWAL – Managed Aquifer Recharge for the aquifers of WALlonia .
Le projet MARWAL résulte d'une convention entre la SPGE, la SWDE et l’Université de Liège relative à une étude de faisabilité de la recharge maîtrisée des nappes d’eau souterraine, avec une première application à l’aquifère des craies de Hesbaye
Contexte de l’étude
Les nappes d’eau souterraine de Wallonie sont loin d’être surexploitées. Toutefois, la répétition des épisodes de sécheresses estivales et hivernales de ces dernières années et le changement climatique (dont les premiers effets ont commencé à se faire sentir au cours des 20 dernières années), ont provoqué une tendance à la baisse des niveaux piézométriques et une réduction des débits d’étiage, reflétant probablement à la fois une baisse de l’infiltration naturelle des eaux météoriques et une augmentation des prélèvements, notamment pour satisfaire les besoins d’eau agricole.
Dans ce contexte, la Wallonie a mis en place le Schéma Régional des Ressources en Eaux (SRRE 2.0) visant à mettre en œuvre une série d’actions et de mesures dans le but de sécuriser l’approvisionnement en eau potable et protéger les ressources en eau. Dans ce cadre, la recharge maîtrisée des aquifères (RMA) (souvent appelée recharge artificielle) a été identifiée comme une solution potentielle devant faire l’objet d’une étude de faisabilité et d’une étude pilote en vue d’évaluer sur les plans technique, financier et réglementaire, dans quelle mesure cette approche constitue une réponse adaptée à la sécurisation des ressources en eau souterraine de Wallonie.
La RMA consiste à introduire de manière maitrisée de l’eau dans une nappe phréatique pour augmenter sa recharge naturelle en vue d’une utilisation ultérieure (stockage temporaire) ou en vue d'un bénéfice environnemental (exemple : soutien du débit de cours d’eau en période d’étiage, augmentation de la qualité des eaux) en utilisant des eaux pluviales, des eaux usées traitées ou encore des eaux de surface. La RMA nécessite cependant une planification et une gestion minutieuse pour assurer la qualité de l'eau, prévenir une contamination et maintenir la durabilité à long terme de la ressource en eau souterraine.
Figure 1. Illustration de différents systèmes de recharge maîtrisée des aquifères via (1) des bassins d'infiltrations, (2) des puits d'injection et repompage et (3) de la recharge à partir de cours d'eau induite par pompage dans la berge.
Descriptif de la mission
La mission a été confiée au Groupe d’Hydrogéologie et de Géologie de l’Environnement de l’Université de Liège (HGE-ULiège) en partenariat avec le CEBEDEAU, l’AIDE, la CILE et les bureaux d’études Raisô et Geolys.
La mission comprend 2 activités principales. L’Activité 1 consiste en une analyse macroscopique menée à l’échelle de la Wallonie pour évaluer la pertinence et la faisabilité de la RMA sur base de données existantes. Elle va notamment procéder à un inventaire d’une série de projets opérationnels de RMA en Europe et ailleurs dans le Monde (benchmark). Elle comporte également une évaluation de l’adéquation des nappes d’eau souterraine de Wallonie vis-à-vis de la RMA et une identification et caractérisation des gisements d’eau valorisables en Wallonie, ce y compris les besoins de traitement préalable de l’eau avant utilisation pour la RMA. L’ensemble de ces résultats seront croisés avec l’évaluation de la demande en eau en Wallonie (réalisée par Aquawal et le GT SRRE) pour identifier les zones où la RMA est susceptible d’être bénéfique. Une analyse coût – bénéfice sera réalisée pour évaluer les coûts opérationnels et de mise en œuvre d’un système de RMA et les bénéfices générés.
L’Activité 2 consiste en une étude de faisabilité technique pour la mise en œuvre d’un système de RMA pour la nappe des craies de Hesbaye. Les travaux déjà menés dans le cadre de l’Activité 1 seront affinés en vue d’évaluer le potentiel de RMA au niveau de la nappe des craies. Ils seront complétés par une évaluation des besoins en la matière par rapport à des objectifs environnementaux (restauration voire amélioration de l’état quantitatif de la nappe des craies de Hesbaye), ainsi qu’une identification plus fine, à l’échelle du bassin du Geer et de ses environs, des gisements d’eau disponibles pour la RMA et leurs besoins de traitement éventuels. L’Activité 2 aura également pour objectif l’acquisition de nouvelles données de terrain et connaissances contribuant au dimensionnement de systèmes de RMA, sur base d’essais et mesures effectués sur des sites expérimentaux situés au droit de la nappe des craies de Hesbaye.
Contact
Dr. Serge Brouyère
