ROSEAU, premier projet de recherche doctorale en entreprise



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Agathe Defourny, diplômée en Sciences de l’Ingénieur, est la première doctorante à pouvoir bénéficier du nouveau programme financé par la DGO6 (Service public de Wallonie) qui permet à des jeunes scientifiques d’effectuer leur projet de recherche doctorale au sein d’une entreprise. Encadrée par ses promoteurs de l’unité de recherche UEE (Faculté des sciences appliquées), la jeune doctorante s’apprête à développer son projet ROSEAU (Réserves et Origine des EAUx Souterraines carbogazeuses) qui s’intéresse à la compréhension et la caractérisation des eaux carbogazeuses extraites par l’entreprise Bru-Chevron.

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aire sa thèse en entreprise? C'est désormais possible, grâce à un nouveau financement proposé par la DGO6, la plateforme de la Recherche et des Technologies du Service Public de Wallonie. Et c’est une jeune diplomée de l’Université de Liège, Agathe Defourny, qui va bénéficier du premier financement de ce tout nouveau programme. Soutenue par ses promoteurs, les Pr Frédéric Nguyen et Alain Dassargues de l’unité de recherche Urban and Environmental Engineering - UEE (Faculté des Sciences appliquées),la jeune doctorante va effectuer son séjour doctoral et développer son projet au sein de la société Bru-Chevron. Son objectif ? Améliorer la connaissance scientifique liée aux eaux carbogazeuses en développant des nouvelles technologies non-intrusives afin de localiser et d’évaluer les réserves d’eau et ainsi d’en faciliter l’exploitation, d’en améliorer la gestion durable et d’en garantir la protection.

L’entreprise Bru-Chevron, située à Stoumont,  embouteille et commercialise des eaux minérales naturellement gazeuses – appelées eaux carbogazeuses - issues du massif géologique de l’Ardenne belge. La compréhension des systèmes hydrodynamiques et hydrochimiques responsables de la remontée des eaux vers la surface ainsi que de l’origine du CO2 - le gaz naturellement présent dans l’eau - reste à ce jour limitée,  ce qui rend l’exploration de nouvelles ressources difficile et la caractérisation et l’exploitation des réserves complexes, surtout dans le cadre d’une gestion durable.

Agathe Defourny, qui vient de terminer un master en ingénieur civil des mines et géologie à finalité spécialisée en géologie de l’ingénieur et de l’environnement souhaite, pendant les quatre prochaines années, pouvoir développer un modèle conceptuel et tenter de le mettre en pratique afin de développer une stratégie qui puisse favoriser une gestion durable des eaux disponibles sur le territoire.

ROSEAU Forage

Un projet en trois temps

Dans un premier temps Agathe souhaite débuter ses recherche en développant un modèle conceptuel hydrodynamique et hydrochimique qui permette de représenter le transit de l’eau souterraine, de son infiltration à sa remontée sous forme carbogazeuse. « Ce modèle s’étendra aux différentes eaux carbogazeuses présentes dans le massif géologique de l’Ardenne, explique la jeune chercheuse. Cette conceptualisation passera par l’identification d’éléments caractéristiques et discriminants à la présence d’eau carbogazeuse, à la fois d’un point de vue hydrochimique, géologique, géophysique ou géomorphologique. Pour ce faire, nous disposons déjà d’un large set de données collectées au fil des années, des études et des campagnes de prospection dans la région.» Ces données seront complétées par de nouvelles campagnes de terrain grâce à l’utilisation de technologies de pointe : analyses isotopiques, analyses radioactives, méthodes géophysiques de polarisation induite ou de résonnance magnétique nucléaire.

Après la définition d’un modèle, place à l’éboration de la méthode. «Nous désirons mettre en place une méthode intégrée pour l’identification de réserves en eau carbogazeuse, reprend Agathe Defourny. Pour cela, nous développerons un algorithme basé sur une technologie issue des réseaux de neurones artificiels, appelée les « self organizing maps » (SOMs).» Les SOMs sont des outils de machine learning très puissants qui permettent la représentation 2D de problèmes à grandes dimensions. Après entrainement sur un jeu de données existant, cet algorithme sera capable de reconnaitre systématiquement les points potentiellement représentatifs d’une réserve d’eau carbogazeuse dans un nouveau jeu de données. Une cartographie probabiliste des réserves pourra alors être établie.

« La réalisation des deux premiers objectifs permettra à Bru-Chevron d’élaborer une meilleure stratégie de gestion durable des ressources en eaux carbogazeuses présentes sur son territoire, explique la jeune chercheuse. Les opérations de prospection souvent coûteuses et intrusives (forages) pourront grâce à cette étude être mieux ciblées dans le futur. » Une meilleure compréhension du système et de la localisation des réserves permettra également une meilleure protection de celles-ci.

Ce projet de doctorat va permettre à l’entreprise Bru-Chevron d’accéder à une expertise scientifique nécessaire à la réalisation d’objectifs industriels et de répercuter ces développements au sein du groupe Spadel à l’international. Le programme « Doctorat en entreprise », financé par le Service Public de Wallonie souhaite renforcer le potentiel scientifique et technologique des jeunes chercheurs pendant toute la durée de leur doctorat.

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Agathe DEFOURNY

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