Séparation et purification du tantale et du niobium du coltan de Kivu.


Chercheur doctorant: Alidor Mbaya Shikika

Promoteur : Stoyan Gaydardzhiev

Résumé

La République Démocratique du Congo est un pays riche en ressources minérales, dont le diamant, l’or, le cuivre, le cobalt, le zinc, la cassitérite et le coltan. Le terme "coltan" est utilisé en Afrique Centrale pour désigner un minerai contenant le tantale (Ta) et le niobium (Nb), deux métaux stratégiques pour les technologies modernes. Le coltan de la RDC est exploité principalement à l’Est du pays, dans les provinces du Sud Kivu, du Nord Kivu, du Maniema et du Tanganyika. D’après la cartographie d’IPIS (2018), les sites artisanaux du coltan se chiffrent à 160 dans l'Est de la RDC. Bien que les réserves en coltan ne soient correctement estimées, il est avancé que la RDC détient environ 80% des réserves africaines. La brusque mais brève flambée du prix du tantale en 2000 a déclenché une ruée vers le coltan du Kivu. Il en a résulté que des milliers de "creuseurs" ou exploitants artisanaux se sont mis à exploiter péniblement du coltan qu’ils vendent pour un prix à la fois dérisoire et arbitraire, fixé par l’acheteur. De plus, les dures conditions de travail, jointes à des conflits fréquents contribuent au fait que le coltan de la RDC soit cité parmi les « minerais de sang ».

Depuis plus de deux décennies, différentes organisations nationales et internationales prônent une meilleure « gouvernance » du secteur minier devant contribuer à la croissance et au développement, tout en évitant la « malédiction des ressources ». Jusqu’à présent, les mesures prises ont été des initiatives visant à rompre le lien entre exploitations artisanales et conflits armés. Ces mesures se fondent sur la responsabilité éthique et l’obligation morale des consommateurs et des acheteurs. Elles ont permis un certain contrôle le long de la chaîne d’approvisionnement par lequel chaque produit peut être certifié sur la base de critères bien établis.

Malgré des succès mitigés engendrés par ces mesures sus-évoquées sur la traçabilité, les chaînes d’approvisionnement des minerais complètement formalisées restent toutefois difficiles à établir. En effet, le coltan exploité sort du pays quasi à l'état brut à travers une filière complexe et contribue peu à l'évolution économique de la RDC.  Cette pratique va complètement à l’encontre du nouveau code minier de la RDC qui entend, entre autres, établir des mesures légales en application des normes nationales, régionales et internationales en matière de transparence, de traçabilité et de certification des substances minérales. Ce code minier interdit l'exportation de minerais à l'état brut et veille à la prise en compte de la protection de l’environnement dans l’exécution des projets miniers. Cependant les constats faits sur terrain sont contraires à ces exigences, puisqu’il y a absence quasi-totale même de la technique la plus rudimentaire pour le traitement et la purification du coltan, visant à extraire le Ta et le Nb.

mceclip0 - 2021-01-21 11h26m10s

Par son approche multidisciplinaire, le projet installera au cœur de la région de Kivu une infrastructure de recherche nécessaire au développement de technologies capables de transformer le coltan avant exportation. Au-delà de la simple infrastructure de recherche, le projet renforcera les capacités des acteurs locaux, notamment en termes de compétences et d’expertise en matière d'exploitation durable du coltan et de sa valorisation.

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